1 juin 2009
Critique de "La Sicilienne" de Marco Amenta
Car toute consommation se suit d'une digestion et se solde par ce qu'on sait je me sens obligé d'écrire un commentaire sur ce que j'ai vu sans pour autant prétendre être une vraie critique de film considérez plutôt ça comme un besoin naturel.
Ce n'est pas un blockbuster, le réalisateur n'est pas très connu et le contexte de la mafia italienne ne fait pas parti d'un genre nouveau en soi et pourtant... Le réalisateur a réussi le pari de traiter de la mafia avec l'oeil principal d'une victime même si celle-ci ne réunit aucun critères de la victime habituelle.
Cette histoire authentique déroulée en 1991 à Palerme suit le modèle de la tragédie antique sophoclienne et plus particulièrement le conflit personnel que rencontre Rita rappelle celui du personnage d'Antigone dans l'oeuvre reprise par Jean Anouilh (1944).
En effet, cette jeune femme Rita est une battante au caractère bien trempé .
Sa nature de rebelle, caractère distinctif des italiennes ^^ ,est aussi et surtout déterminée par son passé.
Celle -ci assiste au meurtre de son père et le sentiment de colère est vite remplacé par celui de vengeance qui sera la source du journal qu'elle va entreprendre.
Désormais tous ses faits et gestes sont entrepris dans l'optique de rendre justice à son père défunt.
Plus le film se poursuit plus le spectateur se sent entrainé dans ce Deus Ex Machina sans alternative possible pour l'actrice.
Cette révolté paiera le prix du courage de briser l'omerta avec dignité ,préférant faire éclater la vérité de ses idées plutôt qu'un futur inodore avec son amour de jeunesse.
Cette force de caractère et d'impétuosité rappelle celui d'Antigone, toutes les deux sont confrontées à leur responsabilités et dévorées par ce besoin d'agir pour rendre justice.
Cependant la soif de justice a beau être une vertu elle se révèle bien souvent inapplicable dans le monde des hommes, de part un réseau trop important de corruption.
Comme si la société humaine ne méritait pas d'âmes valeureuses, leurs destin bien que choisi, apparaît finalement comme le dénouement des noeuds bien serrés de la vicissitude humaine.